Y'aurait-il une action contre le COVID-19 grâce au CBD ?
C’est en parcourant la revue Science Advances (Source 1), dans son édition du 20 janvier 2022, que nous avons appris la nouvelle. Un groupe de chercheurs aux disciplines de prédilection complémentaires aurait formé des preuves indiquant que le cannabidiol (CBD) pourrait inhiber le virus SARS-CoV-2 chez la souris… mais également dans les cellules humaines !
Cette équipe, basée à l’Université de Chicago, a formalisé des conclusions indiquant qu’il existerait une association négative « significative » entre l’infection au Sars-CoV-2 et la prise de cannabidiol (CBD). Si on vulgarise : les individus qui consommeraient des produits à base de CBD (N.D.L.R dans ce cas précis, un médicament autorisé aux États-Unis dans le cadre du traitement de l’épilepsie) auraient moins de chances de manifester des symptômes ou de faire l’objet d’une contamination, plus généralement.
"Le CBD a des effets anti-inflammatoires, nous avons donc pensé qu'il arrêterait peut-être la deuxième phase de l'infection au Covid-19 impliquant le système immunitaire, la soi-disant "tempête de cytokines". Étonnamment, il a directement inhibé la réplication virale dans les cellules pulmonaires", a déclaré Marsha Rosner, directrice de l'étude qui s’est tenue en laboratoire, dans un communiqué (Source 2).
Précision d’importance : lors des études menées dans le cadre décrit ci-dessus, le CBD n'a pas affecté la capacité du COVID-19 à pénétrer dans la cellule. Il s’est toutefois révélé performant dans le blocage de la réplication au début du cycle d'infection et six heures après que le virus a déjà infecté la cellule.
Plus étonnant encore : lors d’expériences conduites in vitro sur des cellules pulmonaires humaines cette fois-ci, il a été constaté que des concentrations élevées de CBD ont quasiment éradiqué l'expression des ARN viraux, empêchant alors la réplication du virus. Des expériences additionnelles complémentaires ont également démontré que le CBD semblerait avoir ce même effet anti-réplication sur deux autres types de cellules ainsi que pour trois variants du Sars-CoV-2 en plus de la souche d’origine.
Une seconde étude, cette fois réalisée par l’Université de Waterloo dans l’Ontario au Canada, abonde également dans ce sens : le cannabidiol permettrait une forme de protection contre le COVID-19. Elle se veut différente de l’étude américaine de par son cadre, constitué de cellules rénales humaines et de cellules témoins saines, distinctement avec et sans CBD.
L’étude Effect of cannabidiol on apoptosis and cellular interferon and interferon-stimulated gene responses to the SARS-CoV-2 genes ORF8, ORF10 and M protein, établit une conclusion selon laquelle le CBD « semblerait amorcer le système immunitaire inné des cellules, offrant potentiellement une protection contre les agents pathogènes tels que le SRAS-CoV-2 ».
L’Université de Waterloo indique avoir découvert un effet jusque-là insoupçonné : le CBD augmenterait la réponse des cellules à plusieurs protéines clés produites par le génome du coronavirus.
« Avec un virus de type ARN, comme le SRAS-CoV-2, les cellules devraient activer un système inné qui découpe le génome viral, ce qui fait également subir aux cellules infectées un processus appelé apoptose – une sorte de mort cellulaire contrôlée qui élimine rapidement les cellules infectées. Cela pourrait stopper une infection ou ralentir sa propagation dans l’organisme ou à d’autres personnes. Lorsque nous avons combiné du CBD avec ces protéines virales, elles avaient une bien meilleure capacité à activer ce système et à activer l’apoptose. Cela pourrait arrêter une infection, ou ralentir sa propagation dans le corps ou à d’autres personnes », a affirmé Robin Duncan, chercheuse principale et professeur au département de kinésiologie et des sciences de la santé de l’université de Waterloo.
L’aspect le plus réjouissant selon le professeur Duncan, c’est que dans les cellules qui n’avaient pas été confrontées aux protéines du COVID-19 jusqu’alors, le CBD dans des quantités dites « thérapeutiques » semblait amorcer le système antiviral inné des cellules, faisant grimper de facto leur capacité à répondre à l’infection virale – et que cela se réalisait sans activer l’apoptose dans les cellules saines.
Il est précisé que le Journal of Life Sciences revoit actuellement cette étude afin d’en valider la véracité et le potentiel.
