Cannabis médical : Vers un report de la législation ?

Encore une année de patience avant la légalisation du cannabis thérapeutique ?

De nombreux malades ont commencé à fonder des espoirs en ce qui avait tout d’un fantasme il y a encore quelques années. Ils devront pourtant redoubler de patience. L’expérimentation dont la conclusion est prévue au mois de mars 2023 ne devrait, selon toute vraisemblance, pas entériner la légalisation du cannabis médical en France.

Pour rappel : c’est au début du mois de juillet que 1226 patients ont été inclus dans l’expérimentation alors que 3000 places étaient disponibles. Depuis, 540 patients ont décidé d’abandonner l’expérimentation. Parmi ceux-ci, 200 ont invoqué l’inefficacité du traitement comme raison. Et 186 pour cause d’effets indésirables.

Un rapport a été présenté au Parlement le 26 septembre dernier. Produit par un acteur indépendant, son but est d’interpréter les données relevées et livrer des conclusions au sujet du dispositif.

L’expérimentation du cannabis thérapeutique finit en mars 2023, ce qui laisse trois options pour lesquelles opter : la première serait de légaliser le cannabis médical dans la foulée, la seconde d’ordonner une nouvelle expérimentation et la troisième de signer l’arrêt définitif de la démarche.

Pour l’heure, c’est le prolongement de l’expérimentation du cannabis médical qui aurait les faveurs des différents acteurs de la filière. Une version que confirme Santé France Cannabis.

« Les acteurs nationaux réunis en “Santé France Cannabis” proposent – tout comme l’envisagent certains décideurs publics – de prévoir le report d’une année afin de laisser le temps nécessaire à la filière de s’organiser » peut-on lire dans la note produite par le groupement.

Les conditions à la légalisation du cannabis médical ne semblent pas réunies pour l’heure

Pour appuyer son propos, Santé France Cannabis affirme redouter «que la généralisation de l’usage de ces médicaments ou la prorogation de l’expérimentation ne soient, dans les conditions actuelles, favorables aux acteurs étrangers au détriment de la filière française ». Un écueil que Santé France Cannabis et les pouvoirs publics veulent à tout prix éviter, tant la souveraineté semble s’ériger en priorité en cas de feu vert.

Admettons que le cannabis médical soit autorisé à partir du second semestre 2023 : l’approvisionnement en matière et produits proviendrait en partie de fournisseurs étrangers.

À date, en France, cultiver du cannabis à usage thérapeutique est légal depuis le 1er mars 2022 après parution d’un décret l’encadrant.

Produire des fleurs de cannabis ne peut s’inscrire que dans un seul contexte de Randamp;D à l’heure où nous écrivons ces lignes.

Certaines entreprises françaises de cannabis médical ont toutefois démarré le travail d’extraction. C’est le cas de LaFleur et Alkion BioInnovations notamment.

Dans une interview datant de novembre 2021, Franck Milone, président de LaFleur, n’usait pas de faux-fuyant au moment de révéler son ambition : « Devenir le leader des médicaments à base de cannabis ». Aujourd’hui, il estime qu’« il faut accélérer et donner la possibilité aux entreprises françaises de développer et commercialiser leurs produits ».

Les informations filtrent peu et difficile de prédire avec certitude l’issue de cette expérimentation. Encore quelques mois de patience et tous les acteurs du secteur seront fixés. Officiellement.

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