Cannabis thérapeutique : la France sélectionne six fournisseurs

À partir du mois de mars, 3000 patients français pourront être soignés avec du cannabis, dans le cadre de l’expérimentation française du cannabis thérapeutique, destinée à valider le circuit de prescription et de distribution de ces traitements. La liste des entreprises sélectionnées afin de fournir gratuitement les produits à base de cannabis tout au long de l’expérimentation a été dévoilée par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) le 25 janvier dernier.

Ce sont douze lots au total qui constituaient la consultation. Des lots répartis en fonction de leur dosage en CBD et THC, mais également de leur galénique. Parmi les douze lots, neuf ont été attribués : tous disposent d’un fournisseur principal et un remplaçant à l’exception du « Lot 3.4 : Fleur THC andlt; 5 % CBD andgt; 5 % ». Bilan : six entreprises ont été désignées pour un lot principal et un lot suppléant.

La grande gagnante de cette consultation est l’entreprise canadienne Aurora, qui remporte trois lots pour lesquels elle sera fournisseur principal (1.1, 2.1 et 3.4). Considérée comme l’une des plus grandes entreprises du monde sur ce secteur, elle fait figure de candidat crédible dans l’hypothèse d’une légalisation du cannabis thérapeutique en France. Et ce en dépit de difficultés financières connues.

Aucun fournisseur français de cannabis retenu

L’entreprise Tilray, elle basée à Toronto, apparaît comme la seconde grand gagnante derrière Aurora. Elle s’est adjugée les lots concernant les huiles à dominante de THC et les huiles équilibrées en THC et CBD. La liste cite aussi l’israélien Panaxia et les australiens de Little Green Pharma et d’Althea.

Ce n’est pas une surprise : la liste n’inclut aucun producteur français, même chez les suppléants. Pis, un seul fournisseur « européen » a été retenu : Emmac, société britannique, spécialisée dans la production de médicaments à base de cannabis, sera suppléante sur le « Lot 2.3 : Forme orale à ingérer THC et CBD andgt; 5 mg/ml ».

Un succès remporté avec l’aide de Boiron, qui a choisi de se diversifier et de pénétrer le marché du cannabis. Initialement concentré sur l’homéopathie, le laboratoire était en difficulté depuis que le gouvernement a annoncé sa décision de ne plus rembourser ses granules par la Sécurité sociale. Quelque 700 postes étaient même menacés en France.