Cannabis : Fin de partie pour le HHC, désormais interdit à la vente

Clap de fin pour le HHC !

Comme communiqué par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) le 12 juin dernier, la production, la vente et l’usage de ce cannabis de synthèse sont désormais prohibés en France. Cette interdiction frappe donc la molécule HHC mais également deux de ses dérivés ; l’hexahydroxycannabiphorol (HHCP) et le HHC-acétate (HHCO) qui sont désormais classés sur la liste des produits stupéfiants.

Cela faisait plus de douze mois que le HHC était commercialisé librement en France, le gouvernement avec l’appui des professionnels de santé a décidé d’agir rapidement.

François Braun, l’ancien ministre de la Santé et de la Prévention avait insisté sur le caractère « fortement addictif » du HHC et ses « effets psychotropes importants », lors d’une interview sur France Info le 15 mai dernier. Les actes ont suivi.

Le HHC présente de grandes similitudes avec le tétrahydrocannabinol (THC), la célèbre molécule du cannabis connue pour ses effets psychotropes qui, on le rappelle, est strictement interdite à la production et à la commercialisation en France. Seuls les produits à base cannabidiol (CBD) sont autorisés, si et seulement leur taux en THC reste inférieur à 0,3 %.

Cette mesure n’a donc rien de surprenant : avant même l’annonce de l’interdiction du HHC de la part de l’ANSM, de nombreux médecins dénonçaient la grande similarité entre ce cannabis de synthèse et le THC. Faisant le parallèle avec les effets néfastes et publiquement connus du THC.

Les effets néfastes du HHC

L’ANSM justifie sa décision en s’appuyant sur le fait que la consommation de HHC ou de ses dérivés « expose à des risques tels que : tremblements, vomissements, anxiété, 'bad trip', confusion mentale, malaise, tachycardie, douleur thoracique, poussée tensionnelle ». L’intensité de ces symptômes varie selon la quantité et la teneur en HHC des produits consommés, qui n’est pas toujours précisée par les fabricants.

Le HHC, avant son interdiction, pouvait se trouver en ligne ou même posé sur les étagères des boutiques de CBD ; décliné comme le CBD, sous forme de fleurs, liquide pour cigarette électronique, résine, huile ou même bonbons. Ceci avait été décrit comme une « faille de classification » par François Braun à l’époque. Une explication réfutée par certains juristes spécialisés.

C’est le cas de Yann Bisiou, enseignant-chercheur à l’université Paul-Valéry de Montpellier. Pour lui, « Il n’y a pas de vide juridique. Il s’agit seulement d’une incertitude pharmacologique sur la nature de ce produit, qu’il faut trancher au plus vite. » Au sein de l’Union Européenne, certains pays comme la Finlande et l’Autriche avaient déjà pris les devants en interdisant le HHC. La France vient s’ajouter à cette liste dont les rangs devraient grossir dans les mois à venir.

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